Sur les traces du vivant

Qu’est-ce qu’observer la nature ? Pister les animaux ? comment exerce-t-on son œil à voir ce qui nous entoure ? Est-ce que cela peut aider à changer notre rapport au vivant, d’apprendre à mieux le voir ?

En lien avec les thèmes prédominants aujourd’hui du climat et de l’écologie, la meilleure prise en compte et connaissance collective des traces du vivant est en effet devenue une question sensible, relayée par un champ éditorial foisonnant (à la suite du philosophe Bruno Latour récemment décédé, dont l’héritage est salué de toute part, on peut par exemple citer les auteurs Vinciane Despret, Baptiste Morizot,..)

Venez échanger avec nos intervenants, ayant tous un regard expérimenté sur l’observation des traces du vivant :

La metteuse en scène et fondatrice de la compagnie Arnica Émilie Flacher est devenue une sorte de « référente » au niveau national sur la question du vivant au plateau. Elle intervient régulièrement auprès du public et de professionnels du spectacle vivant pour expliquer comment elle intègre la question du vivant dans sa démarche d’artiste. Au sujet de son nouveau spectacle Notre Vallée (crée les 12 et 13 janvier à la Scène nationale), elle se questionne ainsi : « Et si représenter l’histoire de cette vallée nous donnait à regarder autrement, percevoir multiple, entendre autre chose qu’un bruit blanc, et nous aidait à déplacer nos points de vue, à ouvrir des perspectives ? »

L’ornithologue Joël Broyer. Ornithologue à l’Office Français de la Biodiversité, il a étudié de nombreuses espèces d’oiseaux à l’étranger (du Burkina Faso à la Russie), mais aussi dans notre région (Dombes, Val de Saône, …). Retraité depuis 2020, il se consacre désormais à la connaissance et la préservation de la flore et de la faune sur la moitié est du département de l’Ain. Il réalise un inventaire des orchidées et des plantes remarquables, des oiseaux et des insectes dont la pérennité dépend des activités pastorales ou viticoles. Son but est d’inventorier ce qui disparaitrait si l’élevage et la viticulture cessaient (ou s’intensifiaient à outrance) et de le faire connaître. Il est aussi, dans cet esprit, élu au Conseil Municipal de Jujurieux où il habite.

Le chasseur Thierry Téodori, ancien directeur de la Halle Tony Garnier, parlera de sa pratique de la chasse, des moyens de pistage des animaux, du rapport à la nature qu’il entretient. Thierry Téodori est chasseur depuis 40 ans et spécialiste gros gibier et gibier d’eau et a participé au pistage du loup et à la formation des chiens de sang qui recherchent les animaux blessés.