Tchaïka

Quand le théâtre chilien rencontre la marionnette belge sur un texte russe, forcément, il se passe quelque chose de rare.

En seulement cinquante minutes et avec un immense talent, une interprète de théâtre animant une marionnette grandeur nature crée une fiction magnifique et envoûtante. Librement inspiré de La Mouette d’Anton Tchekhov, déjà auréolé de plusieurs prix à l’international, Tchaïka navigue avec une aisance éblouissante entre chef d’œuvre du théâtre classique, théâtre de marionnette et mouvement chorégraphié.

« Comédie, trois rôles de femmes, six rôles d’hommes, quatre actes, un paysage (vue sur un lac), de nombreuses discussions littéraires, peu d’action, un quintal d’amour », écrit Tchekhov à propose de sa pièce. La Cie Belova-Iacobelli a pris la liberté de la regarder du point de vue d’une vieille actrice qui fait ses adieux au théâtre avec ce spectacle. Elle navigue avec humour et ironie entre la fiction de Tchekhov et sa propre réalité, car, à l’image des personnages de la pièce, elle en est au point de sa vie où elle doit choisir de continuer ou d’abandonner. Prise dans les tourbillons présents et passés de la création et de l’amour, où reviennent les figures de son fils et de son amant, elle ravive la jeune actrice qu’elle fût un jour.